L'UDC exige une vitesse de 130 km/h au lieu de 120 sur les autoroutes suisses. Depuis le milieu des années 80, la vitesse maximale est de 120 km/h. Le conseiller national UDC Erich Hess et 22 de ses collègues demandent au Conseil fédéral, par le biais d'une intervention, de relever à nouveau la vitesse maximale de 10 km/h. Ils estiment qu'il s'agit d'une erreur.

La raison avancée par les politiciens de l'UDC pour justifier le retour à la vitesse de 130 km/h : les pays voisins sont réglementés de manière uniforme à 130 km/h (en Allemagne, où la vitesse n'est pas limitée, c'est une recommandation), une adaptation est donc une conséquence logique.

Véhicules modernes, contrôle technique strict

Hess poursuit : "Aujourd'hui déjà, des limitations de vitesse réduites (100 ou 80 km/h) sont en vigueur sur tous les tronçons comportant des bifurcations ou d'autres obstacles. Pour tous les autres tronçons - c'est-à-dire les tronçons bien aménagés (avec ce que l'on appelle la "voie libre"), une augmentation de la vitesse maximale à 130 km/h permettrait d'améliorer la fluidité du trafic. En 1995, en réponse à une interpellation, le Conseil fédéral s'est lui aussi exprimé positivement sur le principe d'une uniformisation des limitations de vitesse (voir 95.3270 Interpellation Zwahlen Jean-Claude). Dans sa réponse, il souligne que la Suisse est le pays dont les dispositions sont les plus restrictives, bien qu'elle dispose du parc automobile le plus moderne et connaisse les contrôles de véhicules à moteur les plus sévères". Le niveau technologique de la construction automobile a encore progressé depuis lors et, grâce à l'essor de la mobilité électrique, les considérations environnementales s'opposent de moins en moins à un relèvement de la vitesse maximale sur les autoroutes.

Une initiative dès 2018

Hess a déjà fait une intervention à ce sujet en 2018. Mais sans succès. Le Conseil fédéral a argué de la sécurité routière, de la protection de l'environnement, de l'augmentation du trafic et des capacités limitées du réseau autoroutier pour s'opposer à l'augmentation.

La limitation de vitesse à 140 km/h a échoué en 2015

En 2015, une initiative populaire qui demandait même une augmentation de la vitesse maximale à 140 km/h a échoué ; les initiateurs n'avaient alors pas réuni les 100 000 signatures nécessaires. L'initiative, lancée par Marco Schläpfer, un trentenaire d'Uster près de Zurich, alors sans étiquette politique, demandait que l'article 82 de la Constitution fédérale soit complété par les points quatre à sept. Il devait y être stipulé en premier lieu : "Sur les autoroutes, la vitesse maximale générale des véhicules est de 140km/ h lorsque l'état de la route, les conditions de circulation et la visibilité sont favorables".

Gain de temps sans frais

Schläpfer nous avait alors affirmé : "Mon initiative permet aux automobilistes et aux motocyclistes de gagner du temps sur l'autoroute, ce qui ne coûte pratiquement rien. Le même gain de temps dans les transports publics coûterait des milliards".

120 km/h contre la mort des forêts

Comment est née la limitation de vitesse à 120 km/h en Suisse ? En 1985, la vitesse maximale sur les autoroutes a été abaissée de 130 à 120 km/h. En outre, la limitation de vitesse sur les routes nationales a été réduite de 100 à 80 km/h. Ces deux abaissements de la limite étaient prévus à titre provisoire jusqu'en 1987, à titre de mesures d'urgence contre le dépérissement des forêts.

Vote en 1989

En 1989, une initiative populaire a été soumise au vote, qui portait sur les limitations de vitesse en vigueur auparavant, à savoir 130 pour l'autoroute et 100 pour la route. Ces limites avaient été en vigueur de 1977 à 1985. Mais l'initiative a été rejetée et la vitesse de 120 km/h a été maintenue sur l'autoroute.