Les véhicules électriques n'émettent pas de gaz d'échappement pendant leur utilisation. Mais le respect de l'environnement dépend aussi du type d'électricité "consommée" - et du recyclage des batteries usagées.

Alors qu'en 2018, on comptait encore 67 658 nouvelles immatriculations dans le segment des véhicules purement électriques et hybrides plug-in en Allemagne, leur nombre a augmenté d'environ 61 pour cent l'année dernière pour atteindre un total de 108 839 nouvelles immatriculations. Ailleurs en Europe, ce segment se réjouit également d'un taux de croissance à deux chiffres en pourcentage. Mais il est faux de croire que les véhicules électriques, contrairement aux véhicules à moteur à combustion, sont nettement plus écologiques. Surtout lorsqu'il s'agit de recyclage.

Recyclage des batteries. Graphique : ampnet

Le recyclage doit faire partie de la politique

"Si la voiture électrique doit contribuer à résoudre nos problèmes environnementaux, le thème du recyclage doit être inscrit au plus vite à l'ordre du jour des entreprises de gestion des déchets, mais aussi et surtout à celui des politiques", déclare Andreas Radics, analyste chez Berylls Strategy Advisors.

Taux d'élimination trop bas

L'entreprise munichoise aide les fabricants et les fournisseurs à mettre en œuvre un changement structuré avant que des facteurs externes et la pression de la concurrence ne les obligent à réagir. En ce qui concerne l'électromobilité et l'élimination des batteries, Andreas Radics fait référence au taux de recyclage. "Pour le matériel de batterie, ce taux est aujourd'hui d'environ 60 à 70 pour cent, selon l'entreprise. La directive européenne en vigueur ne prescrit même actuellement qu'un taux de recyclage de 50 pour cent. Mais il est hautement improbable qu'il passe à plus de 90 pour cent s'il n'y a pas de quotas de récupération plus stricts et obligatoires", déclare Radics en mettant particulièrement les politiques devant leurs responsabilités. Car "la réalité est amère : malgré la hausse des prix des matières premières, la récupération des matériaux n'est pas rentable, car l'extraction du lithium ou du cobalt est actuellement moins chère". Radics souligne qu'un taux de recyclage minimum valable dans toute l'UE est nécessaire pour éviter que des matériaux précieux soient éliminés de manière inappropriée dans des pays du tiers monde.

Andreas Radics. Photo : ampnet

Les normes réduisent les coûts

Là aussi, les fabricants et les politiques sont appelés à créer, dans la mesure du possible, une norme identique afin de réduire la multitude de types de piles différents. "Jusqu'à présent, de nombreuses étapes du recyclage des batteries doivent être effectuées manuellement. L'automatisation n'a de sens que lorsque des batteries standard doivent être recyclées en grande quantité", explique Radics, qui voit là un facteur de réduction des coûts. Tant l'industrie dans son ensemble que les fabricants n'en sont qu'à leurs débuts dans ce domaine.

Trop peu d'entreprises certifiées pour la découpe

Un exemple négatif récent est celui d'une Tesla endommagée en Autriche qui a dû être transportée en Allemagne pour être éliminée, car il y a actuellement beaucoup trop peu d'entreprises certifiées en Europe qui sont autorisées à démonter une voiture électrique endommagée et sa batterie.

De nouveaux concepts d'élimination des déchets sont nécessaires

Si l'on en croit M. Radics, le recyclage nécessite une structure décentralisée couvrant l'ensemble du territoire, afin d'éviter à l'avenir de tels transports inutiles et risqués. "Le nombre d'immatriculations de voitures électriques en 2019 montre que les clients sont de plus en plus intéressés, les concepts d'élimination doivent donc être adaptés en conséquence", conclut Andreas Radics.

Source : ampnet/tw